samedi 30 août 2008

Samedi 30 août, Paxson – Gracious House Lodge [Denali Hwy]

  • 2 posts aujourd'hui. vendredi 29 : Tok - Paxson et samedi 30 : Paxson - Gracious House Lodge [Denali Hwy]

Ciel limpide et tente givrée ce matin, le sac de couchage arrive à ses limites, le moindre filet d’air qui rentre et on gèle, mais en fermant toutes les coutures ça reste confortable.

Avant d’atteindre l’auberge de Paxson pour le petit déjeuner je dois patienter à l’entrée sur la Richardson Hwy, toujours pour les mêmes travaux. Le chauffeur d’une camionnette de chantier s’arrête pour bavarder. Il vit en Alaska et est d’origine néo-zélandaise. Jovial, il me charrie avec l’histoire du Rainbow Warrior lorsque je lui dis que je suis français...

Après avoir pris le petit déjeuner et fait le plein, je me lance à l’assaut de la Denali Hwy qui coupe d’est en ouest le centre de l’Alaska à travers l’Alaska Range. En fait il s’agit d’un piste qui était l’ancien accès au parc national Denali avant que ne soit construite la Georges Parks Hwy, moderne et asphaltée qui relie Anchorage à Fairbanks. La route est un émerveillement permanent, les vues sur les 3 chaînes de montagnes du centre de l’Alaska se succèdent et c’est un supplice pour le photographe qui cherche le meilleur point de vue. La route est située pour l’essentiel en dessus de la limite des arbres et offres des vues très dégagées sur les plaines, les rivières et les montagnes. Ces paysages correspondent en fait exactement à ce que je souhaitais voir, mais je ne m’était pas imaginé que l’Alaska soit aussi chatoyant en couleurs. L’après-midi il fait chaud, bien au dessus de 20°C et ça fait du bien, sauf qu’il y a aussi des moustiques. Le contraste avec le matin est saisissant, il y a sans doute 25°C d’amplitude thermique. Je roule très lentement, autant pour ménager ma monture que pour tenter d’absorber au maximum cet enchantement d’espace et de couleurs. Halte à la Gracious House Lodge pour monter la tente. L’endroit mérite bien son nom et correspond à l’image qu’on se fait d’un auberge au fin fond de l’Alaska. Je passe le reste de l’après-midi à lire Lee Smolin sur les hauteurs de la rivière Susitna (environ 4 fois aussi large que la Seine) d’ou le panorama invite à la méditation. J’ai d’ailleurs du mal à me concentrer sur la lecture tant le paysage est prenant, le silence est lui aussi énorme, entrecoupé seulement du feulement des gros 4x4 des excités de la gâchette qui viennent passer ici leur week-end.




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Vendredi 29 août, Tok – Paxson


Après la Dempster j’étais un peu blasé, me disant qu’une fois qu’on a vu le Yukon on a tout vu. Erreur ! L’Alaksa et plus précisément la Richardson Hwy au sud de Fairbanks à de la ressource et peu faire la compétition à la Dempster, mais à vous de juger...

Mais commençons par le début. Excellent petit déjeuner à Fast Eddy’s à Tok avec une reindeer sauge, ça faisait longtemps ! Retour sur le Tok Cutoff où le temps d’éclaircit peu à peu en allant vers l’ouest puis après sur Richardson en direction du nord après Glennalen. Programme de radio exceptionnel ce matin sur NPR (National Public Raio), un physicien théoricien explique du Fermi Lab, très clairement et correctement les enjeux du LHC qui sera mis en route bientôt à Genève au CERN. Les américains reconnaissent que dorénavant la physique des particules, en tout cas pour son volet expérimental a un centre de gravité européen. Le mec explique la découverte probable du boson de Higgs et, croit-il savoir celle de la supersymétrie. Son rêve serait la mise en évidence d’une dimension d’espace supplémentaire. Tout est expliqué fort lucidement et est un exemple de pédagogie grand publique, je suis impressionné.

Les paysages inouïs de l’Alaska, un cours sur la supersymétrie et un peu de musique country style bluegrass, tout pour être euphorique ce matin !

L’autre grande nouvelle ce matin à la radio c’est la nomination de la vice présiente du candidat républicain John McCain. C’est une gouverneur (je ne pense pas qu’on dise gouverneuse ?) de l’Alaska. Sur le bord de la route, une cabane « expresso » joliment décorée avec des fleurs, m’invite à faire une pause. La dame visiblement d’excellente humeur me demande si je suis au courant de la grande nouvelle. Bien sûr, je viens de l’apprendre à la radio ! Visiblement la fierté se lit sur son visage. Dans la confidence elle m’assure que « she is a very smart women ». D’ailleurs toute la journée je n’entendrais que des éloges de cette dame gouverneur de l’Alaska qui un jour siègera à Washington. Dans son enthousiasme et sa fierté primesautière, l’idée qu’on puisse ne pas vouloir voter républicain ne l’effleure même pas !

Plus loin, vers Paxson, le paysage du centre de l’Alaska (Alaska Range et Mt Haynes) se dévoile peu à peu. C’est un paysage alpin superlatif avec des myriades de lacs aux eaux turquoises bordés d’un bush rouge brun. Bon regardez les photos ça sera plus simple ! La météo est très coopérative aujourd’hui et plutôt que de m’arrêter au Paxson Lake comme prévu vers midi, je passe l’après midi sur la Richardson Hwy à faire des photos. Même le Trans Alaska Pipeline possède ici une certaine élégance. J’apprends qu’il est construit en zig-zag pour permettre au différents segments de l’oléoduc de se dilater latéralement et que pour éviter que le pétrole ne gèle, des pompes à chaleur sont installées régulièrement le long des tuyaux.

De nombreux tronçons de la Richardson Hwy, sont en réfection et de ce fait le flux des véhicules est considérablement ralenti. Comme l’explique nombre de panneaux sur les aires de repos, la construction d’une route sur du permafrost est extrêmement délicate et son entretien 10 fois plus coûteux que pour une route normale.

Par cette journée exceptionnellement lumineuse pour le pays, tout le monde semble prendre la chose avec bonne humeur, les touristes en profitent pour descendre de voiture et faire quelques photos alors que les agents chargés de la signalisation ont le sourire et sont visiblement content de pouvoir faire un brin de causette avec les automobilistes de passages. Faut dire qu’ici les jours de pluie il ne doit pas y avoir grand monde.

Camping aux abords du lac Paxson.




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jeudi 28 août 2008

Jeudi 28 août, Dawson [Yukon] – Tok [Alaska]

  • J'ai rajouté un module d'archive de blog sur la droite au-dessus du mini-diaporama.

S’il est une denrée encore plus rare que l’or en ces contrées, c’est une parcelle de ciel bleu. Aujourd’hui pour la première fois de puis longtemps la météo a été clémente, ciel totalement dégagé ce matin sur Dawson. Je me demande à quoi ressemble la Dempster Hwy sous une lumière souriante. Pas sûr que ça soit plus photogénique que les jeux de clair-obscur que j’ai vu durant les deux derniers jours de périple. Ces 800 km de piste boueuse m’ont lessivé, aujourd’hui journée pépère de retour vers Tok en Alaksa, en passant par la Top of The World Hwy que je vois cette fois ci puisqu’il n’y a pas de brouillard. Paysage de collines à perte de vue avec toujours les mêmes patchworks de couleurs automnales qui, de jour en jour, virent vers le jaune pâle. Camping au bord de la rivière Tok près de …Tok !

Lecture du livre de Lee Smolin sur la Loop Quantum Gravity au bord de la rivère qui glougloute agréablement. Selon l’auteur la LQG résout nombre de problèmes fondamentaux qui ont échappés jusqu’ici à la théorie des super cordes. L'argument le plus convaincant est qu'elle prend vraiment au sérieux le message de la relativité générale qui consiste à postuler un espace-temps dynamique. Si le principe anthropique appliqué au paysage de théories des cordes ne me choque pas et même me semble plutôt dans l'ordre des choses, contrairement à ce que pense Smolin, la capacité prédictive de la LQG est effectivement très séduisante. En plus, les mathématiques semblent plus accessibles à un physicien théoricien « normal » que celles de la théorie des cordes. Peut-être que je vais m’y mettre après la théorie des champs conformes.

Bon, le dernier paragraphe est peut-être un peu off-topic, mais c'est ce qui a occupé une bonnes partie de mes pensées aujourd'hui'hui...




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mercredi 27 août 2008

Mercredi 27 août, Eagle Plains – Cercle Polaire – Dawson


Le sac de couchage passe le test des -2°C sans problèmes.

Faire l’intégralité de la Dempster jusqu’à Inuvick serait déraisonnable mais je ne vais quand même pas m’arrêter en si bon chemin. Allons au moins jusqu’au cercle polaire (66° 33’ de latitude nord) qui n’est qu’à quelques dizaines de kilomètres histoire de pouvoir dire « je l’ai fait ! ». Sur le passage de la fameuse ligne imaginaire il souffle un vent... polaire et me voilà transit malgré ma veste en goretex high tech. Vite retourner dans la voiture et mettre le chauffage à fond. Bon, aller encore quelques kilomètres. Le paysage se fait de plus en plus désolé, les arbres sont rabougris, la toundra est rouge et les montagnes alentour sont nues. Il faudra bien s’arrêter. Mais c’est dûr, m'arrêter ici me laisse un goût d’inachevé malgré les paysages fantastiques déjà traversés J’aimerai aller jusqu’au bout, jusqu’à Inuvick et même jusqu’à Tuktpyaktuk sur la piste gelée. Juste pour voir, pour savoir comment fini cette route de l’impossible. Pour voir la fin du continent, l’Océan Arctique, les ours polaires. C’est avec un vrai pincement de cœur que je m’arrête après un dernier col. Mais pourquoi ici ? Pourquoi pas 10km plus loin ? Je me fais une raison en me disant que cette route de rêve se terminera en rêve. Fort McPherson et la traversée du McKenzie en bac resteront dans mon imaginaire, c’est peut-être pas plus mal comme ça. Cela dit, une fois rentré, j’ai bien l’intention de passer une ou deux soirées sur Google Earth à faire la fin de la route !

On pourrait croire qu’il est lassant de refaire le même chemin à l’envers. En fait, pour la Dempster, il n’en est rien. Les paysages sont nouveaux car ils apparaissent sous un autre angle et une autre lumière. Sur plus de 150km la route traverse des territoires appartenant aujourd’hui encore à des tribus autochtones. Les excités de la gâchette qui veulent chasser le caribou doivent d’ailleurs obtenir de leur part une autorisation expresse. Durant des millénaires des tribus ont habités ces immensités c’est à peine croyable. En fait depuis la dernière ère glacière l’endroit a été occupé en continu. Au début du 20ème siècle les chercheurs d’or et la police montée de l’époque (Dempster est le nom d’un des premiers officiers ayant patrouiller dans ces confins pour y faire régner la loi) n’ont eu comme seul recours pour trouver leur chemin que de faire appel ces indigènes qui leur ont servi de guide. Les panneaux explicatif raconte des histoires terrifiantes de patrouilles perdues et dont tous les membres sont mort de froid et d’épuisement en essayant de rejoindre Dawson depuis McPherson en 1903.

Je regrette toutefois de ne pas pouvoir assister au spectacle de la migration des caribous. Normalement, ceux-ci traversent pourtant la Dempster à cette période de l’année.

Le paysage avant l’arrivée au North Fork Pass est grisant. On dirait les hauts plateau tibétain. Les roads trains roulent comme des malades et je m’écarte désormais pour les laisser passer de peur qu’ils n’explosent mon pare-brise. La voiture pour l’instant est intact mais dans un état de saleté difficile à décrire, impossible de la rendre dans cet état.

Dans un prospectus je suis tombé sur un chiffre que j’ai trouvé incroyable : le nombre d’habitants du Yukon est de 32'000 (trente deux mille). Incroyable ! Le nombre d’habitant de la Tour Montparnasse répartit dans cet infini. Dawson compte un peu plus 1200 âmes et Whitehorse, la grande ville du Yukon 22'000 !

Voilà, après toutes ces émotions nuit au Downtown Hotel à Dawson que j’attends vers 20h, heure locale (19h heure d’Alaska avec laquelle je continue de vivre).




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mardi 26 août 2008

Mardi 26 août, Dawson – Eagle Plains [Demptser Hwy]

  • Regarder les dernières photos de la Dempster Hwy en diaporama et en full screen, sinon ça ne rend pas bien les paysages et le couleurs. Pour y accéder facilement, faire un diaporama dans Picasa, sur la première diapo puis revenir en arrière une par une. Appuyer sur la touche F11 pour un full screen. Enjoy!

Dawson est bien jolie, mais je ne vais pas rester toute la journée à poireauter ici, il y a mieux à faire dans le Yukon : il y a la Dempster Hwy, route mythique qui relie Dawson City à Inuvik dans l’arctique canadien. 736 km à travers la taïga des Yukon Territories et des Northern Territories. Route est d’ailleurs un bien grand mot, il s’agit plutôt d’un piste de terre battue construite de telle manière à être isolée du permafrost faute de quoi elle serait engloutie dans la terre en une saison. Rien qu’un ruban de terre au milieu du néant. Une route pure en quelque sorte. De quoi faire rêver. De quoi oublier aussi qu’il n’est sans doute pas très raisonnable de faire de faire 750km de piste à travers la taïga, sur laquelle l’hiver arrive à grand pas, avec un véhicule de ville et de surcroit avec un pneu rafistolé. Température prévue demain matin à Eagle Plains, à mis parcourt de la Demptser : -2C°... Mais l’appel du large est le plus fort, si je ne la fais pas aujourd’hui cette fichue route, je ne la ferais vraisemblablement jamais. La décision n’est pas donc pas si difficile et on paiera ce qu’il faut s’il le faut.

Les paysages sur les 250 premiers kilomètres sont tout simplement époustouflant de beauté sauvage. L'expression "jaw dropping" convient très bien. Mes calculs pour arriver pendant la période de l’été indien s'avèrent bon, les couleurs sont effectivement au rendez-vous. Les arbres feuillus prennent des teintes jaune-orange pétantes. Les buissons eux sont carrément rouge rouille. Au North Fork Pass (1300 m) la neige tombe et un peu plus haut elle saupoudre les flancs des montagnes. Par endroit, la nature est carrément oppressante de grandeur, on espère qu’elle va nous tolérer. J'espère que la petite bulle d'air tiède que constitue ma voiture va tenir le coup. Toutes les demie-heures je croise une voiture et à un rythme un peu plus soutenu, des véritables road-trains roulant à tombeau ouvert sur la Dempster. Evidemment, eux ils ont 50 pneus, ils peuvent se permettre d’en faire exploser un ou deux sur le trajet, quant à moi, il me faut tous les 4... Lorsque ces monstres toulant s’approchent, ils envoient une pluie de gravier et de cailloux sur le pare-brise qui crépite de manière inquiétante. Bon, si cette bagnole tient le coup et fait l’aller retour sans dommage il faudra que je fête ça. Peu de véhicules de ville circulent ici, bien que la dame, de l’agence d’accueil de la Dempster Hwy m’ai confirmé qu’un 4x4 n’était pas nécessaire. Je croise toutefois quelques autres téméraires en court de route et ça me rassure un peu. En réalité, la plus grande partie des 370 bornes jusqu’à Eagle Plain sont très bien maintenues. Mais à quelques endroits j’ai quand même des frayeurs. La route se transforme en piscine de boue. Surtout ne pas s’arrêter, sinon je ne sais pas si je pourrai repartir. J’accélère pour passer à travers les marres de boue et apprend à glisser pour essayer de rester dans les traces de la piste qui ne soient pas trop hyper-boueuses. La voiture est noire de saleté, je ne sais même plus de quelle couleur elle est à l’origine. Pour ouvrir et fermer les portes je prend un mouchoir tellement c’est sale. Faudra que je m’achète un de ces T-shirt vu à Dawson arborant «You are damn right I’m dirty ! I did the Demptser !»

Arrivé à Eagle Plains qui ressemble d’avantage à une station lunaire qu’à une bled, il me faut un peu de courage pour monter la tente sachant les frimas avenir mais le prix des chambres facilite quand même la décision... En plus, comme ça je serai fixé sur l’efficacité de mon sac de couchage Décathlon, garanti grand confort jusqu’à 0°C et moyen confort jusqu’à -5°C.

Et oui, dans ce trou perdu au milieu d'un océan de sapins il y a un WiFi gratuit :-)




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lundi 25 août 2008

Lundi 25 août, Chicken [Alaska] - Dawson [Canada, Yukon Territories]


Pour le pneu ça n’a pas l’air trop grave, en tout cas c’est réparable. Pour 10$. Soulagé (temporairement) je lui en donne 20! L’opération je l'avoue est assez spectaculaire. Après avoir repéré la fuite, le mec enfonce carrément un poinçon dans le pneu et agrandit le trou par lequel il fait passer un mince ruban de caoutchouc imbibé d’un liquide gluant. Il retire ensuite ce ruban à l’extérieur du pneu puis cisaille le morceau restant pour lisser la surface… Visiblement il n'en n'est pas à son coup d'essai. Bon, est ce que ça va tenir jusqu’à Dawson ? « I hope so ! » me répond le bonhomme. Et comment est la route ? « It is terrible, with lots of rocks ! » Voilà qui est rassurant. Enfin, je vais quand même pas rester coincé à Chicken Alaska, ça serait vraiment trop ridicule. Le trajet jusqu’à Dawson fait 110 miles. Avec des précautions infinies je m’engage sur la route qui jusqu’à la frontière canadienne est une vraie râpe à pneu. L’horreur. Stress en essayant d’éviter chaque petit caillou. C’est bien entendu impossible. Alors, après 30 miles j’y vais franco, sinon il me faudra une semaine… Météo exécrable, la pluie tombe et vers le col à la frontière USA-Canada se transforme en neige mouillée. Passé la frontière on remarque qu’on change de pays à quelques détails infimes. Un pays peut-être un peu plus civilisé. Première surprise, toutes les panneaux d’affichage sont bilingues, français anglais ! Ensuite les unités sont métriques avec des bons vieux kilomètres comme chez nous. La carte du GPS est enfin correcte et la route sur la carte ne passe pas 500 mètres à côté de la réalité comme en Alaska. Enfin, la route est véritablement entretenu et même sur de longs segments elle est asphaltée. Quel soulagement ! Me voilà sur la Top of The World Hwy, ainsi nommée car elle emprunte littéralement la crête des montagnes. Paysage de grosses collines de spruce trees et de feuillus qui se parent des couleurs automnales (rouge-vert-jaune). Une grande partie du trajet, je ne verrai rien car il y a du brouillard, espérons qu’au retour la visibilité sera meilleure. Pour arriver à Dawson, il faut emprunté un ferry antédiluvien et… gratuit ! Aujourd’hui il me faut une douche car les mouches commencent à me tourner autour… Je descends au Downtown Hôlel. Une douche et c’est reparti pour aller à la découverte de Dawson, baptisée dans les années 1900 de Paris du Nord. Et pour cause, c’était le centre névralgique de toute la ruée vers l’or, pendant 2 ans. Des photos d’époque montre les rues noires de monde. Mais Dawson, c’est avant tout une vraie ville, avec un vrai centre et des vraies maisons l’une à côté de l’autre et non pas séparées par 3 kilomètres de taïga comme dans les bleds alaskiens. De plus, quasiment toutes les habitations sont d’époque, avec leur look western traditionnel. La cabane de Jack London a été reconstituée avec les rondins authentiques de son habitation. Je me renseigne à l’office du tourisme sur ce qu’il y a à faire à Dawson car mon guide LP de l’Alaska ne dit rien sur ce lieu. L’autre question c’est qu’en est-il de la fameuse Dempster Hwy (merci Hugues !) On peut la faire en 2WD me fit la dame faut juste avoir des pneus en bon état… Ben, voyons. J’ai pas encore pris de décision, mais l’envie d’aller jusqu’au cercle polaire, à 400 km d’ici, me titille bien. On verra avec la météo.

Les caribous qui traverses par dizaines de milliers la route on effectué cette année la migration avec un mois et demi d'avance, car il fait très froid, m'informe la dame de l'agence d'info de la Dempster Hwy. Qui a dit que le climat n'est pas détraqué ?


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dimanche 24 août 2008

Dimanche 24 août 2008, Glennalen – Tok - Chicken


Bon, me voilà un peu stressé ce soir. Arrivé, une fois de plus, au bout du bout du monde dans une bourgade joliment nommée : Chicken, située à mis chemin entre Tok en Alaska et Dawson au Canada dans les Yukon Territories. Le soucy, c’est que l’un des pneus de ma voiture donne de sérieux signes de faiblesse… Par chance une âme charitable m’en a averti. Par chance et par opportunisme aussi, toutes ces routes comptent leur lot de réparateur de pneus ! Comme quoi, le malheur des uns... c'est l'une des facettes du capitalisme. Cela dit, pour le coup le capitalisme fait quand même bien les choses... Bon, donc va falloir réparer ça, sinon je ne verrais pas Dawson. Comme la Taylor Hwy et la Top of the World Hwy qui mènent à Dawson sont vraisemblablement (j’en suis pas sûr) sur la blacklist des routes interdites par Hertz, j’en serai pour ma pomme pour réparer ce fichu pneu… « Hey man, that’s part of the country ! » me lance le gars de la lodge en guise de consolation…

Celà dit, pour ce prix, j’ai quand même vu des paysages absolument bluffants. Des plaines de dizaines de kilomètres de profonds avec des 4000 en arrière plan. (Mt Sanford et Mt Blackburn) La totale ! Je m’arrête évidemment à tous les scenics spots. Je prends aussi la petit route/piste (c’est peut-être là que le pneu à rendu l’âme…) nommé Nabesna road, joliment décrite dans le Lonely Planet comme l’une des routes les plus isolée de l’Alaska. En effet, je confirme. Après une trentaine de miles, je suis contraint de m’arrêter, comme le ranger de la station d’entrée du parc m’en avait prévenu, car une puissant rivière traverse la route. Bon, je vais pas jouer les kamikazes quand même pour faire quelques jolies photos.

A la radio, rien ne passe, hormis une station religieuse. La vacuité du prêche me fait presque regretter le talk show ultra-libéral de l’ami Dan Vegan, au moins lui il a des idées…

Concernant la météo, ce qui est surprenant dans ce pays, c’est que le ciel peut parfaitement être couvert et la visibilité sous cette chape grise être excellente. Ce qui permet de jolies photos à condition de bien doser le contraste et la saturation des couleurs.

La route entre Tok et Chicken passe au milieu de forêts calcinées par des incendies récents. Le paysage est lugubre, mais les incendies font partie du cycle naturel ici et permettent à la forêt de se régénérer.

Bon, cette histoire de pneu me chiffonne, d’autant plus que pour la Dempster Hwy au nord de Dawson, ça semble assez compromis dans ces conditions. Rude pays quand même… Quand c’est pas les ours qui risquent de vous bouffer, c’est les pneus qui risque d’exploser.




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