samedi 23 août 2008

Samedi 23 août, McCarthy – Kennicott – Glenallen

  • 2 posts aujourd'hui. Celui du 22 et celui du 23 aout.

La météo n’est pas très coopérative ce matin... Pliage de tente en quatrième vitesse, marche énergique usqu’à McCarthy et petit déjeuner dans le saloon ou je cherche refuge en attendant que ça la pluie cesse. Je papote avec la serveuse, une américain extravertie , bavarde et un peu "off beat". Elle vit ici toute l’année et me raconte l'envoutant spectacle des aurores boréales, l’hiver avec ses nuits glaciales, le silence et les quelques heures de lumières qui permettent de se souvenir de c'est qu'est le soleil. Nous parlons de la France aussi, de Poitiers qu’elle a visité il y a quelques temps. Elle admire le mode de vie européen car, me dit-t-elle, « ils ont une vie en dehors du travail ». J’essaie d’expliquer que, justement notre cher gouvernement, vient de mettre un terme aux 35 heures, mais je ne suis pas sûr que j'aie réussi à me faire comprendre.

Profitant d’une accalmie je monte avec un shuttle à Kenicott, qui est à 5 miles de McCarthy. En fait les deux villes (il y a 70 ans ces deux agglomérations méritaient ce titre) sont étroitement liées. Kenicott abritait la mine de cuivre la plus productive au monde dans les années 1908-1938. Le cuivre qui a permis l’électrification des USA au début du 20ème siècle vient d’ici. Mais une fois les filons épuisés, la ville a tout bonnement été abandonnée, en 1938. Actuellement la mine est classée monument d’intérêt historique et certains bâtiments sont réhabilités. Les photos d’époque montre une ville prospère et coquette, avec une jolie gare, des écoles, un cinéma, des restaurants et des hôtels... A comparer avec les photos que j’ai prises.

McCarthy au contraire était un lieu de repos, de fête, de beuverie etc... Une petite New Orleans, toute proportions gardée. Soixante dix ans plus tard, cette différence de caractère subsiste encore.

Bon c’est pas tout, mais il faut maintenant refaire en sens inverse l’horrible McCarthy Road. En fait le retour est moins stressant car j’ai plus confiance dans la robustesse de ma Ford Fusion que je pousse jusqu’à 35 miles/h. Mais aller au-delà, faut de ça serait s"envoler au-dessus des nid-de-poules et de la tôle ondulée.

Nuit au Dry Creek Campground au milieu de la forêt de spruce trees, près de Glenallen dont l’intérêt principal est d’offrir toutes les commodités commerciales avec en prime, une vue imprenable sur le Mt Wrangell.


Cliquer sur agrandir pour voir l'itinéraire (bug Google Map)

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Vendredi 22 août, Valdez – McCarthy


Il y a des endroits sur cette planète qui se méritent. McCarthy en fait assurément partie. Bourgade minuscule, véritable fossile vivant de l’époque de la ruée vers l’or, McCarthy est située à 3 heures de piste chaotique du plus proche village : Chitina. Trois heures de tôle ondulée, de nid-de-poule et de boue glissante.

Mon objectif de la journée était initialement d’avaler autant de kilomètres que possible en direction de la Mecque du Klondike : Dawson. Sur la Richardson Hwy, en venant de Valdez, je remarque deux choses qui m’avaient échappé à l’allé. La silhouette frêle du Trans Alaska Pipeline à travers la forêt et les arbres feuillys qui commencent déjà à se teinter de couleurs automnales dorées. Voilà qui devrait faire des jolies photos d’ici une dizaine de jours.

Seulement voilà, le Lonely Planet décrit un petit détour « scenic » hors des sentiers battus à partir de Cooper Center qui s’enfonce loin dans le Wrangell Saint Ellias National Park en direction d’une bourgade perdue et habitée par quelques marginaux farfelus, nommée McCarthy. Bon c’est risqué, car je sais que Hertz interdit strictement d’utiliser ma Ford Fusion sur des pistes non goudronnées et plus particulièrement sur celle-ci qui a la réputation de déglinguer les véhicules en moins de deux... Si je nique ma caisse, c’est 2000$ pour la faire ramener à Anchorage, reconnaissont que c’est quand même assez dissuasif. Je me dis allons voir les premiers miles, on verra bien.

Le début de la McCarthy Road est un fabuleux panorama sur les Chugach Mountains. C’est exactement l’Alaska qu’on rêve de voir, espaces sans limites, rivières tressées géantes, forêts sauvages, lumière clair-obscur magnifique et inquiétante en même temps. Pour finir l’appel du large est plus fort que l’inquiétude de bousiller ma caisse. J’y vais quand même ultra-molo, genre 20miles/h de moyenne, il me faudra environ 3 heures pour parcourir 60 miles de piste jusqu’à McCarthy. La route longe une ancienne ligne de chemin de fer construite au tournant du 20ème siècle, dans des conditions épouvantables, par des températures de -40°C. Les ponts en bois qui enjambent les eaux glacées et tumultueuses de rivières (dans lesquelles on n’a aucune envie de tomber) constituent de véritables prouesses d’ingénierie ferroviaire. La route actuelle en emprunte d’ailleurs plusieurs. Contrairement à l’architecture urbaines vide et morne des villes américaines contemporaines, ces ouvrages d’art possèdent une indéniable élégance rustique et s’insèrent à merveille dans ces paysages de confins du monde.

Enfin, me voici à McCarthy. Enfin presque ! Plus précisément, je suis au Glacier View Campground, une vague esquisse de camping au milieu du bush avec un WC pour 25 tentes... Pour rejoindre McCarthy, il faut laisser la voiture et continuer à pied pendant 45 minutes, les voitures n’accèdent pas à McCarthy ! Mais ne nous plaignons pas car c’est pas si souvent qu’on peu utiliser ses jambes de ce pays.

Le gars du camping m’informe qu’aujourd’hui est un bon jour pour arriver à McCarthy car dans la principale Lodge du village, se déroule une rencontre entre alaskiens qui participent à un concourt de racontage d’histoires (droles, farfelues, vraies ou inventées). L’ambiance au pub est super chaleureuse et pas un touriste ! Que des « locals », des vrais de vrais, barbus, avec des bottes et des chemises à carreaux qui se racontent des histoires de chasses extravagantes de grizzlis, de saumons et de motos. Je dois me contenter de bribes d’histoire car j’ai beaucoup de mal à suivre la trame des histoires à cause de l’accent, des expressions argotiques et des références à la culture locale qui m’échappent. Mais peu importe, l’ambiance est là. Ingurgitation d’un hamburger délicieux (c’est peu être pas très sain comme nourriture, mais reconnaissons que c’est exquis, surtout ici et après toutes ces émotions). Au bar, je papote avec mon volumineux voisin. En le voyant manger, c’est lui qui m’a donné l’idée de commander mon hamburger. Photographe professionnel, il me montre les photos d’animaux qu’il a faite dans les environs. Magnifiques ! Mes misérables photos d’ours à moitié floues font pâles figure à côté. Avant la tombée de la nuit, je rebrousse chemin, vaguement inquiet d’avoir à parcourir les deux kilomètres séparent McCarthy du parking une fois la nuit tombée. D’autant plus que les ours rodent par ici. L’un d’entre eux a été aperçu aux abords du camping il y a quelques minutes.

McCarthy :
"where the road ends and the adventure begins !"





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jeudi 21 août 2008

Jeudi 21 août, Valdez

  • A tous les lecteurs de ce blog : ne loupez surtout pas le commentaire fabuleux de Carlos publié en réponse au post du 20 août! L'ami Carlos notre meilleure plume sur le site du Café Philo des Phares !


La météo ce matin est sans appel : pluie et brouillard pour la journée. Ça a le mérite d’être clair.

Voilà bientôt deux semaines que je sillonne ce pays du bout du monde, c’est donc le moment d’en savoir un peu plus et justement ça tombe bien puisque Valdez possède une joli musée, qui présente l’histoire de l’Alaska, la dernière des 49 étoiles de l’Union. Très bien agencé avec un pragmatisme et une organisation logique et simple que nombre de musées parisiens seraient bien inspiré de prendre en exemple. Les grands sujets présentés sont: l’achat de l’Alaska aux Russes pour une bouchée de pain, la lutte de quelques politiciens idéalistes pour l’indépendance politique de l’Alaska, la ruée vers l’or à la fin du 19ème siècle, la découverte du pétrole à Prudoe Bay et la construction du Transalaska pipeline, le tremblement de terre qui en mars 1964 à englouti Valdez, la culture des peuples indigènes (Inupiats, Aléouts,...). Passé le reste de la journée à approfondir ces sujets dans le chapitre consacré à l’histoire de l’Alaska du Lonely Planet.

Ce que j’ai retenu en quelques dates.

-40'000 ans
Durant la dernière glaciation l'abaissement du niveau des océans crée un isthme entre la Sibérie et le continent américain. Les premières tribus d'origines asiatiques viennent d'établir en Alaska?

1741
Bering envoyé par l’empereur russe Pierre le Grand est le premier européen à mettre un pied sur le sol de l’Alaska.

1784
Des comptoirs commerciaux russes pour les commerces des fourrures sont établis. L’exterminations de la population autochtone aléoute. L’Alaska est alors un Far East russe sans loi où tout le monde égorge tout le monde pour quelques fourrures.

1867
Achat de l’Alaska à la Russie par les US sur l’initiative de Seward. A l’époque beaucoup ont décrié cet achat comme inutile et insensé (Seward’s Folly !). Pourtant Seward, seul et envers contre tous, resta persuadé toute sa vie que c’était là l’action la plus utile de son existence.

1898
Le début de la rué vers l’or fait suite au titre « GOLD, GOLD, GOLD, GOLD » paru à la une du Seatle Post Intelligencer. Le village de Valdez est alors un campus de tentes qui doit permettre aux pionniers chercheurs d’or fraichement débarqués de Californie d’attaquer la montée du Valdez Glacier. Beaucoup d'entre eux n’étant pas préparés aux rigueurs du climat et vraisemblablement même pas informé, paieront leur rêve de leur vie. Les images sont les mêmes que dans le célèbre film de Chaplin montrant une interminable procession humaine dans un paysage blanc et glacé. Très peu de ces pauvres bougres feront fortune. En revanche ceux qui tirent tout le bénéficie de cette véritable hystérie sont les commerçants restés bien au chaud à Valdez vendant vivres, ustensiles de toutes sortes à l’attention des aventuriers frigorifiés. Jack London célèbre écrivain populaire californien fit fortune grâce à ses récits réalistes et vivants inspiré par cette épopée à laquelle il participa directement. Ce bref évènement est une période fondatrice dans l’imaginaire américain, tout comme la conquête de l’Ouest, avec en figure de proue l’homme qui fait fortune à partir de rien que son audace et son intrépidité. Ou qui, s’il ne fait pas fortune, surmonte la pire des adversités pour poursuivre ses rêves de richesses.

Ces temps héroïques ont acquis pour l’éternité à l’Alaska la réputation de Last Frontier. Qualificatif que l’état conserve aujourd’hui encore comme nickname sur les plaques d’immatriculations.

1942
Bombardements japonais sur les Iles Aléoutiennes. En réponse et pour se protéger l’armée construit la base militaire de Whittier que j’ai visité il y a quelques jours. Construction de l’ALCAN (Alaska Hwy depuis le Canada), seul trait d’union terrestre avec les Lower 48.

1959
L’Alaska devient la 49ème étoile de l’Union (président Eisenhower) après un intense processus de lobbying de quelques politiciens locaux idéalistes. La constitution de l’état est, paraît il un exemple de clarté et de sobriété, on parle à son sujet de « framework ».

1964
Le plus important tremblement de terre de l’histoire américaine (9.2 sur l’échelle de Richter) engendre d’immense dégâts en Alaska et sur tout dans la Prince William Sound où Valdez est littéralement liquéfiée en quelques minutes. Pourtant l’esprit pionnier n’est pas mort et face au drame et à l’adversité les habitants font preuve d’un courage héroïque en reconstruisant leur ville 6km plus loin. Certain transportent carrément leur maison. Par sécurité les ruines de l’ancienne ville de Valdez sont brûlées. Pas de place pour la nostalgie en Alaska, c’est l’esprit de survie qui l’emporte. Aujourd’hui, il ne reste rien que quelques panneaux commémoratifs.

Ce qui me frappe c’est qu’après un tel désastre personne n’ai songé à construire en dur. Je veux dire en pierre. Non, ce sont toujours les mêmes maisons en bois, donnant à ces communautés dispersées d’Alaska un aspect toujours provisoire, une sorte de camping amélioré en quelque sorte. Ce non attachement au solide, au durable me semble révélateur d’un élément essentiel de la mentalité américaine : on construit pour vivre aujourd’hui, pas pour créer des monuments qui traverseront les siècles. C’est sans doute la même mentalité qui les incite à exploiter, sans trop de soucis pour l’avenir, les ressources naturelles de leur pays, que ce soit le pétrole, le bois, la chasse ou la pêche. Ici, le présent domine pour le meilleur et le pire.

1969
Découverte de gisements de pétrole gigantesques dans l’arctique. Après une procédure judiciaire complexe impliquant les compagnies pétrolières, les défenseurs de l’environnement et les indigènes, le Trans Alaska Pipeline de plus est construit entre Prudoe Bay et Valdez. Plus de 1000 km. Coût estimé à 8 milliards de dollars. Construit en 3 ans par 28'000 personnes travaillant jours et nuits. Premier baril de pétrole arrive à Valdez en 1977.

1989
Le super pétrolier Exxon Valdez échoue dans la Prince William Sound au large de Valdez. Plus grande catastrophe écologique de tous les temps. Une tâche de pétrole de 900km souille 2000km de côtes. 645'000 oiseaux meurent englués.

Il faut avoir vue la beauté de ces paysages et la vie sauvage qui l’habite pour imaginer l’horreur que représente le tas de merde visqueux de 900km déversé par les entrailles d’un pétrolier... Aujourd’hui encore, les dégâts ne sont pas tous réparés, même si pour une grande partie des espèces la vie a repris le dessus. Somme dépensée pour le nettoyage par Exxon : 1 milliard de dollars, que l’on comparera utilement au prix du Trans Alaska Pipeline... Les mesures de sécurité ont été améliorées depuis dit-on... Pourtant, de l’autre côté de la baie, par rapport à Valdez, on aperçoit une dizaine de citernes géantes pouvant contenir le volume de plusieurs Exxon Valdez. Et s’il y a avait un nouveau tremblement de terre ???

1980
A la fin de son mandat, Jimmy Carter sachant que Ronald Reagan lui succèdera, signe le Alaska National Interest Lands Conservation Act (ANILCA) qui subordonne la gestion d’une grande partie du territoire à l’état fédéral. D’un trait de plume il sauvegarde des millions de km2 de territoire sauvage et crée 10 parcs nationaux. A ce jour, cet acte politique est la source de tensions perpétuelles entre le gouvernement fédéral et les habitants qui considère que les traite comme des citoyens de seconde zone, incapable de se gouverner seuls, et ce un demi-siècle après avoir acquis le statut d’état. Pour beaucoup d’habitants, ici en Alaska, Washington fait figure de capitale étrangère, au même titre que Paris ou Londre. Les alaskiens sont un peu les Corses de USA !

Quelques chiffres encore :

Nombre d’habitants : 655’000
Age médian : 32 ans
Nombre de caribous : 900’000
Nombre d’habitants au mile carré : 1.1
Impôt sur le revenu pour l’état : zéro
Prime pétrole par habitant et par an : 1963$ en 2000, 845$ en 2005.

mercredi 20 août 2008

Mercredi 20 août, Grand View Lodge (Glenn Hwy) – Valdez

  • Les vidéos des ours sont en ligne ici, cependant la qualité des images n'est pas vraiment top...
  • J'ai rajouté en dessous du post d'hier la carte de l'itinéraire que j'avais oubliée
  • Les photos ont toutes été mises sur la carte, zoomer pour y voir clair ou cliquer sur les photos à gauche.

Grisaille au réveil sur la Glenn Hwy, mais le ciel se découvre à l’approche de Glennallen. La route, idéalement situé à mis hauteur sur le flanc de la vallée livre des échappées profondes de dizaines de kilomètres sur une toundra de sapins maigrichons et de lacs sombres. Soudain, au milieu de ce néant grandiose, une petite cabane fait office de café/bar et sert un expresso tout à fait acceptable au vu de l’endroit incongru.

Au loin, dans la ligne de mire de la route, on aperçois la chaine des Wrangell Moutains et ses pics blancs de plus de 4000m perdus dans des nuages cotonneux. Des petits villages perdus comme Copper Center témoignent encore de l’épopée de la ruée vers l’or dont on a fêté il y a une dizaine d’années le centième anniversaire. Quelques auberges historiques et relais ont été préservés ou restaurés. La Richardson Hwy en direction de Valdez s’enfonce dans des gorges sombres surplombées de glaciers gris et inquiétants. Arrivé à Valdez, toujours le même sentiment vague de déception une fois arrivé sur place après avoir contre mon gré immaginé une ville. La nature certes est spectaculaire, avec un véritable cirque de montagnes qui entoure la ville, mais celle-ci, à part quelques échoppes, bar et galeries d’art sur Harbour Str, n’est qu’un vaste parking sans âmes qui vive, avec ses sempiternelles stations services, ses RV-camp, son Subway et son mall. Comme la plupart des villes américaines en somme.

Valdez n'est pas véritablement un haut lieu touristique mais est plus connus comme le terminual du fameux oléoduc qui court depuis Prudhoe Bay dans l'arctique alaskien jusqu'à ce port où des supertankers emportent le précieux liquide (pour combien de temps encore ?) vers les mégapoles des lower forty eight comme on dit ici. C'est ici aussi qu'a eu lieu il y a bientôt 20 ans la plus grande catastrophe écologique qu'ai connue l'Amérique, celle de l'Exxon Valdez, tout ça à cause d'un capitaine qui était bourré...




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mardi 19 août 2008

Tuesday, August 19, Talkeetna – Mt McKinley – Hatcher Pass – Grand View Lodge (Glenn Hwy)


Ok, especially for those folks not fluent in French, I’ll try to make this post in English, hopefully that will trigger a few more comments from your side...

Do you remember I decided yesterday that the weather will be fine today ? Guess what, it actually was ! The clearest skies in over two months according to the pilot that flew us (me and an Indian couple) around the big mighty McKinley in a small 6 seats airplane. To really describe that view would deserve being a genuine writer or poet, which I am definitely not, even in French... This mountain is awesome. It rises above just everything 50 miles around. No picture will ever render this impression of massiveness. To give you an idea, just imagine looking at the Alps or the Pyrenees. Well that gives you an idea of the forefront of the scenery. Now imagine Mt McKinley behind and above this stretch of peaks and about twice taller. Above there, no living creature survives, it is a purely mineral world of blue ice, eternal snow and rocks. Although we are told grizzly bears hibernate for the winter in a hole just above tree line. For now they are enjoying summer and are berry picking, which kind of makes them dangerous because they like to feed in peace not disturbed by noisy photograph bugs.

Every body was in good mood this morning in the plane. Even the pilot which absolutely wanted me to remind him of the name of this nice little brasserie he went to, in Paris on Place du Trocadero where he had a glass of Bordeaux and a piece of baguette last March... Everybody asks me about how it is to leave in Paris etc, etc... I can’t escape thinking about all those folks I know, who live just a couple of miles away from Paris and actually never enjoy it...

Well, but back to the Last Frontier. I shall male no further attempt describing the views of McKinley and the surrounding tundra, just look at the pictures an scale it by a factor 1000 in your mind.

Somehow I leave Talkeetna with regret, because it is such a lovely place. But I got to go. On the road again !

Initially I intended to drive to Glennallen at the end of the Glenn Hwy. Following the expert advices of my favorite Lonely Planet guide, I went up the Hatcher Pass to see the ruins of Independence Gold Mine. By the time I get there, the whether has become cloudy again, still emphasizing the sad/romantic setting of the place. I try hard to imagine the place bustling with activity from ambitious and eager people. As any other ruin, these carry the same wisdom message, from dust to dust, from ashes to ashes, that’s how everything eventually ends.

On the way I listen once more to the Dan Vegan ultra conservative talk show on the radio. The same obsession come on over and over again. We pay to much tax. The government is a bunch of liars only committed to themselves and not to Alaskans. The there is the anti abortion obsession. There is the anti Al Gore and environmentalist obsession. And the anti-Obama obsession which is bluntly described as a Marxist Leninist leader, etc...

After a while I get sick and tired of all this repetitive and politically oriented talking. Though I must recognize that underneath these conservative propaganda lie some true positive values that certainly made the greatness of this country. Love for self reliance, for independence, for courage and hard work. Million of light years away from the French ideal of “l’état providence” (sorry I don’t know how to properly translate that).

The two main local political issues are concerned with mining industry and with hunting rules. As far as I understand stronger regulations are to be applied on mining companies to prevent mercury pollution of the sea which would also threaten thousands of fisherman jobs. As far as hunting is concerned a new law must be voted to prohibit hunting from airplanes!

Time is getting short and I realize I won’t make it tonight to Glennalen. That’s mainly due to the fact that the Glennallen Hwy is just breathtaking (jaw dropping according to LP) and can’t be reasonable and NOT stop at each and every scenic lookout! The Glenn Hwy is running most of the time above huge flood plains, allowing for fantastic vistas on deep forests, snowy mountains and gigantic glaciers. So I decided to stop at Grand View Lodge, but as fares for a room are prohibitive I decided to pitch my small tent. After all I had comfort yesterday.




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lundi 18 août 2008

Lundi 18 août, Cooper Landing - Whittier - Talkeetna


Une fois n’est pas coutume je suis effectivement arrivé quelque part ce soir ! Si, si dans un vrai village avec un centre, des petits pubs sympas et même une gare. Un peu Disneyland mais joli et agréable après tant de bleds dilués et évanescents. Talkeetna a en fait gardé tout son charme de village des chercheurs d’or du début du 20ème siècle. Bon aujourd’hui j’ai besoin d’une bonne douche chaude, je m’offre le luxe inouï d’un chambre dans une petite lodge rustique, Le Latitude 62 Motel. Me voilà tout ragaillardi ! Je m’informe pour les vols en direction du Mt McKinley qui constitue ici une petite industrie, il semble qu’il y a le choix, le tout c’est de trouver un petit avion.

Sinon, le reste de la journée a été consacrée pour l’essentiel à du bouffage de kilomètre, assez ennuyeux de Palmer jusqu’à Talkeetna. Mais très intéressant dans la région de Portage Glacier au sud d’Anchorage, juste avant Whittier. Deux mots sur Whittier. Il n’y a sans doute pas d’endroit plus bout-du-mondesque sur la planète que Whittier. En fait il s’agit d’une base militaire secrète construite durant la seconde guerre après l’attaque japonaise sur les îles aléoutiennes. L’armée US a donc recherché en endroit aussi inaccessible que possible, où les atterissages sont littéralement impossibles et qui soit masqué en permanence par les nuages pour des raisons de sécurité. Eh bien Whittier, sur la Prince William Sound répondait parfaitement à ces critères. Depuis très récemment un tunnel claustrophobique à une voie relie Whittier au reste du monde par la route pour la modique somme de 12$. Toutes les demies heures le trafic change de direction. Le port de plaisance comprend quelques baraquements colorés disséminés au milieu d’une vague gare de triage et d’entrepôts ou s’entassent des conteneurs qui rouillent lentement. D’innombrables engins de chantiers parsèment toute la ville que domine un gigantesque blockhaus en ruine... L’endroit de rêve pour passer ses vacances. quoi... Franchement, je ne sais pas comment les habitants font pour survivre en hiver dans cet enfer de grisaille, de rouille, de pluie et d’obscurité. Alors Whittier votre prochaine destination de vacances ?

Plus au nord vers Palmer la Old Glenn Hwy offres quelques belles échappées sur de vastes pleines alluviales.

Initialement j'avais prévu de m'arrêter à Palmer pour décider demain, selon la météo, de la route à prendre : soit la Glenn Hwy en direction de Glenallen puis Valdez, soit Talkeetna pour faire un tour en avion autour du Mt McKinley. Je joue le tout pour le tout et décide que demain il fera beau...




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dimanche 17 août 2008

Dimanche 17 août, région de Cooper Landing


Le soleil en ce début de matinée me convainc de passer encore une journée à explorer cette région de lacs, de rivières et de végétation luxuriante. J’emprunte la Swanson River Road qui s’enfonce profondément dans une région qui est un véritable dédale de lac et de canaux qui les relie. Il faudrait ici avoir un canoë pour explorer ces contrées. A défaut je parcours le sentier alentours. Ce qui frappe c’est surtout le calme et le silence des ces lieux. Juste le bruit de libellules et parfois le bzzzz agaçant d’un moustique aperçu trop tard. Retour encore une fois par la route du lac Skilak et rendo dans les sentiers sur lesquels je m’aventure avec un peu plus de confiance. Et pourtant... j’ai croiser, une nouvelle fois, un petit ours débonnaire qui mâchouillait des branches d’arbuste en m’ignorant superbement. Le pelage luisant de l’animal frappe par sa propreté quand on pense à l’état dans lequel se retrouve un pauvre homo sapiens n’ayant pas pris une douche pendant 3 jours. Dîner à la Gwin’s Lodge, petit resto rustique et sympa au bord de la Sterling Hwy.


Une vue satellite de la région de la Swanson River Road



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