mercredi 27 août 2008

Mercredi 27 août, Eagle Plains – Cercle Polaire – Dawson


Le sac de couchage passe le test des -2°C sans problèmes.

Faire l’intégralité de la Dempster jusqu’à Inuvick serait déraisonnable mais je ne vais quand même pas m’arrêter en si bon chemin. Allons au moins jusqu’au cercle polaire (66° 33’ de latitude nord) qui n’est qu’à quelques dizaines de kilomètres histoire de pouvoir dire « je l’ai fait ! ». Sur le passage de la fameuse ligne imaginaire il souffle un vent... polaire et me voilà transit malgré ma veste en goretex high tech. Vite retourner dans la voiture et mettre le chauffage à fond. Bon, aller encore quelques kilomètres. Le paysage se fait de plus en plus désolé, les arbres sont rabougris, la toundra est rouge et les montagnes alentour sont nues. Il faudra bien s’arrêter. Mais c’est dûr, m'arrêter ici me laisse un goût d’inachevé malgré les paysages fantastiques déjà traversés J’aimerai aller jusqu’au bout, jusqu’à Inuvick et même jusqu’à Tuktpyaktuk sur la piste gelée. Juste pour voir, pour savoir comment fini cette route de l’impossible. Pour voir la fin du continent, l’Océan Arctique, les ours polaires. C’est avec un vrai pincement de cœur que je m’arrête après un dernier col. Mais pourquoi ici ? Pourquoi pas 10km plus loin ? Je me fais une raison en me disant que cette route de rêve se terminera en rêve. Fort McPherson et la traversée du McKenzie en bac resteront dans mon imaginaire, c’est peut-être pas plus mal comme ça. Cela dit, une fois rentré, j’ai bien l’intention de passer une ou deux soirées sur Google Earth à faire la fin de la route !

On pourrait croire qu’il est lassant de refaire le même chemin à l’envers. En fait, pour la Dempster, il n’en est rien. Les paysages sont nouveaux car ils apparaissent sous un autre angle et une autre lumière. Sur plus de 150km la route traverse des territoires appartenant aujourd’hui encore à des tribus autochtones. Les excités de la gâchette qui veulent chasser le caribou doivent d’ailleurs obtenir de leur part une autorisation expresse. Durant des millénaires des tribus ont habités ces immensités c’est à peine croyable. En fait depuis la dernière ère glacière l’endroit a été occupé en continu. Au début du 20ème siècle les chercheurs d’or et la police montée de l’époque (Dempster est le nom d’un des premiers officiers ayant patrouiller dans ces confins pour y faire régner la loi) n’ont eu comme seul recours pour trouver leur chemin que de faire appel ces indigènes qui leur ont servi de guide. Les panneaux explicatif raconte des histoires terrifiantes de patrouilles perdues et dont tous les membres sont mort de froid et d’épuisement en essayant de rejoindre Dawson depuis McPherson en 1903.

Je regrette toutefois de ne pas pouvoir assister au spectacle de la migration des caribous. Normalement, ceux-ci traversent pourtant la Dempster à cette période de l’année.

Le paysage avant l’arrivée au North Fork Pass est grisant. On dirait les hauts plateau tibétain. Les roads trains roulent comme des malades et je m’écarte désormais pour les laisser passer de peur qu’ils n’explosent mon pare-brise. La voiture pour l’instant est intact mais dans un état de saleté difficile à décrire, impossible de la rendre dans cet état.

Dans un prospectus je suis tombé sur un chiffre que j’ai trouvé incroyable : le nombre d’habitants du Yukon est de 32'000 (trente deux mille). Incroyable ! Le nombre d’habitant de la Tour Montparnasse répartit dans cet infini. Dawson compte un peu plus 1200 âmes et Whitehorse, la grande ville du Yukon 22'000 !

Voilà, après toutes ces émotions nuit au Downtown Hotel à Dawson que j’attends vers 20h, heure locale (19h heure d’Alaska avec laquelle je continue de vivre).




Agrandir le plan

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je viens de rentrer de Suede. J'ai regarde tes photos de la Dempster Hwy avec Brenda: elles sont a tomber!...