jeudi 14 août 2008

Jeudi 14 août, Homer


Passé la journée à Homer pour prendre l’ambiance. Visite du musée Pratt qui présente l’art et culture des tribus locales et la vie des premiers pionniers venus s’établir dans ce bout du monde. Contrairement à certaines idées reçues, beaucoup d'immigrants en Alaska n’y sont pas venus pour fuir une quelconque misère (comme par exemple les irlandais venu dans l’Ouest au 19ème siècle) mais plutôt par idéalisme, pour remettre les conteurs à zéro et démarrer une nouvelle vie loin des artifices de la civilisation. Les premiers occupants du lieu sont arrivé au début du 20ème siècle (1904). Leur quotitien, simple et rude dans des cabanes en rondins consistait pour l’essentiel à assurer la survie : nourriture (pêche et quelques maigres cultures) et chauffage. A priori, une vie réduite à l’essentiel qui m’aurait peut-être plu même si je ne suis pas sûr que j’en aurai la détermination et l’endurance nécessaire.

J’envisage un instant un vol en hydravion pour voir les ours sur la péninsule de Kodiak, mais les tarifs prohibitifs, les complexités des réservations et la météo ultra-pourrie (plafond noir et bas sans espoir…) m’en dissuade. La météo locale sur internet semble prévoir des jours moins maussade dans la région d’Anchorage, demain je ferais donc demi-tour.

Reste de la journée à visiter quelques galeries d’art ou le thème de peinture de prédilection est le paysage insolite du Homer Spit qui s’avance dans la mer face aux glaciers de la péninsule. Toutes les saisons et tous les styles y sont représentés, du néo-impressionnisme à l’art abstrait en passant par le néo-fauvisme. A priori, rien de très palpitant. Celà dit curieusement, les tarifs restent abordables, quelques centaines de dollars tout au plus. On est loin des folies de Santa Fe par exemple, autre haut lieu de l'art dans l'ouest américain.

La grande contrariété de la journée (outre la météo pourrie…) est que mon super téléphone de compétition ne veux plus démarrer… Bon, voilà donc un lien de moins avec le vieux continent. Si le WiFi me laisse tomber je serais alors comme les vrais pionniers du 19ème siècle. Cette non-fiabilité de la technologie me contrarie plus que de raison et me fait soudain prendre conscience de ma dépendance exagérée envers celle-ci. Pourquoi finalement est-il si important d’être joignable au fin fond de l’Alaska ? En dépit de ces profondes méditations, j’essaie de dénicher un téléphone basique, mais il semble qu’ici tous fonctionne à l’aide cartes prépayées et sans carte SIM. Peut-être un bon prétexte pour acheter un iPhone à Anchorage d’ailleurs. Pour info le téléphone qui m'a lâché est un HTC Diamond dont je ne saurai trop vous recommander d’éviter l’achat ! En plus avant de tomber définitivement en rade, le WiFi ne fonctionnait qu’avec intermittence et la lenteur de Windows Mobile est proprement exaspérante… Vous voilà prévenu !

Comme un ennui n’arrive jamais seul, la jauge du réservoir de ma Ford Fusion s’approche dangereusement de zéro pendant que j’erre à la recherche d’une station service.

Pour me remettre de toutes ses contrariétés je m’enfile un excellent hamburger dans un pub vaguement jazzy.

Sinon, ces premiers jours dans la péninsule de Kénaï me laissent assez clairement entrevoir les principales difficultés d’un voyage en solo Alaska :
  1. La météo dans le nord du Pacifique est plus que capricieuse…
  2. Chaque pancarte en tête de sentier rappelle que la randonnée en solo est formellement déconseillée vue les situations de surprise dangereuse que peut cela peut créer chez nos amis les nounours qui sous ces latitudes austères sont d’humeur plutôt ombrageuse…
  3. L’hébergement idéal serait un camping car plutôt qu'une tente, pour pouvoir s’arrêter en sécurité n’importe ou.
  4. Les prix hypertrophiés (+ les taxes fédérales + les taxes locales) que ce soit la nourriture, l’hébergement ou l’essence engendre aussi une forme de stress.
Bon, faudra faire avec, comme on dit…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Eh nous voilà de retour au pays gris alors qu'on était il ya 24h dans une chaleur étouffante.
Après une journéee de sommeil de récupération vu qu'on ne dormait pas assez en Tunisie, vie nocturne avancée jusqu'au petit matin oblige, nous voilà suspendus devant l'écran à lire ton blog.
Les fifis ont suivi le début mais n'ont pas eu la patience de lire tout et elles étaient déçues de ne pas trouver les dédatils de ton combat avec un Brown Bear!!
Quant à Laurent et moi, nous avons lu toutes les étapes et on a bien rigolé pour quelques passages.
Les paysages nous semblent grandioses et je ne sais comment tu t'y prends pour les apprivoiser: tu t'arrête au bord de la route ou est ce que tu rentre un peu dans les plaines pour visiter.
Ta visite du Kenaï Fjords National Park, tu l'as faite en bateau??? quel type de bateau?
Les alaskiens sont de quelle race (blanche européenne ou bien un peu asiatique??)
Pourquoi tu t'étonnes du temps, tu savais que ce n'est pas les caraïbes;))
Tu rédiges ton carnet de route sur PC ou depuis ton super high top mobile?!
Le téléphone, je ne vois pas pourquoi t'en as besoin, ne me dis pas que tu téléphones depuis labas!!t'as un ou 2 coup de fil à passer à ton papa et tu peux le faire depuis ce magnifique téléphone des années 60 qui fonctionne avec des pieces...
On te suit via le net, et c'est super bien car on a l'impression de participer à une expédition.On voit pas la photo de ta voiture et si possible toi au volant!!!
Dès ce jour on te suit régulièrement.
A la prochaine.

Pirmin a dit…

Bon, spécial commentaire pour Sihem en direct de Cooper Landing, Alaksa.

Pour les paysages je les prends pour l'essentiel quand je fais de la rando, mais parfois, il y a des scenic outlook tout à fait potable depuis la route. J'essaie de faire le max de randonnée que possible mais les distances sont gigantesques et j'ai encore l'intention d'aller jusqu'à Dawson au Canada...

Pour le téléphone portable, j'en ai plus et j'utilise effectivement l'ancienne techno, celui avec des pièces... C'est d'ailleurs très agréable d'être rigoureusement injoignable ;-)

La visite du Kenaï Fjord NP je l'ai faite en bâteau. C'est un gros bâteau pour un centaine de personne avec 2 ponts et de grandes baies vitrées. Je suis resté tout le temps dehors au risque d'être congelé vivant, mais je ne voulais pas perdre une miette.

Sinon, pour ce qui est du combat avec les ours, j'espère qu'Ines et Yasmine ne sont pas trop déçue que je ne suis pas un si grand aventurier que ça... Mais regarder quand même les photos et mes commentaires du post du 16 août...